BONS MOTS, VACHERIES ET GRANDES TIRADES (627 CITATIONS), SA VIE, SES PIÈCES, SES FILMS, 546 AFFICHES ET DESSINS...

Citations de A à G

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A comme…

académie française
   
« Si le génie ne l’effarouche pas, la médiocrité littéraire elle-même ne lui fait pas peur. Chaque fois qu’elle accueille un homme très illustre, elle invite aussitôt trois ou quatre inconnus. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.) 

acteurs et actrices (voir aussi Comédiens et comédiennes)

« Combien d’admirables actrices ont été d’excellentes courtisanes ! » (Pensées, maximes et anecdotes.)
« Tout le talent de l’acteur consiste à faire éprouver aux spectateurs des émotions qu’il ne ressent pas lui-même. »
« Tous les gestes sont bons quand ils sont naturels. Ceux qu’on apprend sont toujours faux. » (Deburau.)
« Entrer dans une salle pendant qu’un acteur joue, c’est poser une main sur l’épaule d’un homme qui est en train de dessiner. » (Théâtre je t’adore.) 

ÂGE (voir aussi Différence d’âge, Jeunesse, Vieillesse)

Sacha jeune dandy
« C’est entre trente et trente et un ans que les femmes vivent les dix meilleures années de leur vie. »
« D’abord, les femmes n’ont pas d’âge… elles sont jeunes… ou elles sont vieilles !… Quand elles sont jeunes, elles nous trompent… quand elles sont vieilles, elles ne veulent pas être trompées !… » (Quadrille.)
« C’est délicieux d’avoir le même âge… quand on est jeune… ! » (Mozart.)
« C’est magnifique, quand on a vingt ans, d’avoir le même âge ! Plus tard, tu verras la différence qu’il y a entre un homme et une femme de cinquante ans ! » (Mon père avait raison.)
Nono : – Me donneriez-vous vingt-cinq ans ?
Robert : – Si j’avais vingt-cinq ans, je les garderais pour moi ! (Nono.)
« Une vieille femme, ça ne peut pas être très bien, et une vieille dame, c’est si joli ! » (Théâtre je t’adore.)
« Il arrive un âge où tout à coup l’on s’aperçoit que le physique que l’on a ne correspond plus très bien aux habitudes que l’on prend, aux idées qui vous viennent, aux sentiments que l’on éprouve… » (Monsieur Prudhomme a-t-il vécu ?) 

aimer

« Il vaut mieux aimer qu’être aimé. C’est plus sûr. »
« S’aimer pour la vie, il faut en être convaincu ; mais il ne faut pas en être sûr. » (Cité par Lana Guitry dans Et Sacha vous est conté.)
« Que s’aimer modérément soit l’apanage des médiocres. » (Elles et Toi.)
« Quand on s’aime pour plus d’une raison, c’est qu’on ne s’aime pas vraiment. » (Désiré.)
« Aimer, c’est faire constamment l’amour, à tout propos – jusqu’en paroles. Et c’est le faire où que ce soit, n’importe quand – parce qu’on est heureux, parce qu’on est morose, parce qu’on se sent bien, parce qu’on est malade – et parfois même aussi parce qu’on n’en a pas le temps. » (Les Femmes et l’amour.)
« Notre erreur la plus grande nest pas de croire quelles nous aiment mais bien plutôt de nous imaginer que nous, nous les aimons. » (Elles et Toi.)
« J’ai la conviction qu’on ne choisit pas celui qu’on doit aimer. J’imagine qu’il réalise tous les rêves qu’on a pu faire et qu’il ne ressemble à aucun. Il n’est ni beau, ni laid… ni jeune, ni vieux… assez riche pour vous nourrir, assez pauvre pour vous ruiner… C’est l’homme qu’on attendait et qui vous surprend… qui vous met la main dessus, qui vous emporte et vous torture et vous enchante… et qui vous colle dix ans de plus quand il s’en va ! » (On ne joue pas avec l’amour.)
« Il y a peut-être un avantage à aimer une chose qu’on peut remplacer facilement si on la perd. » (La Pèlerine écossaise.) 

amants

« Quand ma femme prend un amant, je trouve inadmissible qu’un monsieur, qu’elle connaît à peine, soit informé de ma disgrâce avant moi. »
« Si les femmes étaient aussi exigeantes dans le choix de leurs amants qu’elles le sont dans celui d’une paire de chaussures, elles auraient moins d’embêtements ! »
« Si l’on peut confondre l’épouse, l’amante et la maîtresse, il ne faut pas confondre le mariage et l’amour ; car si l’on peut très bien ne pas aimer sa femme, on ne peut pas ne pas adorer son amante. » (Les Femmes et l’amour.)
« L’amant de cœur […] c’est le poison de notre existence. C’est le point faible de toutes les femmes. C’est l’homme qu’on a choisi pour passer le temps… et qui vous fait perdre le temps qu’on passe avec lui ! » (On ne joue pas avec l’amour.)
« Un amant sérieux, ce n’est pas un amant ! » (L’Illusionniste.) 

aMITIÉ

Avec Yvonne et des amis, Londres, 1928
« Que c’est difficile de trouver un véritable ami intime pour partager avec lui son propre égoïsme ! »
« Vos amis qui vous prédisent des malheurs en arrivent bien vite à vous les souhaiter – et ils les provoqueraient au besoin pour garder votre confiance. » (Toutes réflexions faites.)
« On ne couche pas avec les femmes de ses amis. Mais alors avec lesquelles ? »
« Il y a des gens sur qui on peut compter. Ce sont généralement des gens dont on n’a pas besoin. »
« Quand on est glorieux, qu’importe un ennemi
Un ennemi de plus,
C’est fort peu, je suppose,
Quand ils sont déjà si nombreux !
Mais un ami nouveau quand on est malheureux,
Je crois que ça, c’est autre chose. » (Deburau.) 

aMOUR

« Un amour heureux est un amour sans histoires. » (Toutes réflexions faites.)
« L’amour est le commerce des plus doux plaisirs pris et rendus exclusivement. » (Les Femmes et l’amour.)
« Il faut aimer l’amour, parce que, aimer l’amour, c’est aimer la vie. » (Talleyrand.)
« Si l’amour vit d’espoir, il périt avec lui ; c’est un feu qui s’éteint, faute de nourriture. »
« C’est la fragilité même de l’amour qui le fait si précieux ! Si quelqu’un pouvait nous donner la certitude que notre amour est éternel… peut-être cesserions-nous de nous aimer… » (Je t’aime.)
« J’estime qu’un amour qui ne prend pas naissance d’une façon clandestine ne peut pas devenir un amour très profond !… » (Je t’aime.) 

angoulême (voir aussi Londres)

« Ce nest pas vilain, Angoulême – mais, Angoulême pendant trois ans, cest trop. Et qu’on ne vienne surtout pas me dire qu’on peut mourir d’ennui. Ce n’est pas vrai. Si l’on pouvait mourir d’ennui, je serais mort à Angoulême. » (Jugement porté en raison d’une période de service militaire évoquée dans les Mémoires d’un tricheur.) 

ARGENT 

Autoportrait
« On dit que l’argent ne fait pas le bonheur. Sans doute veut-on parler de l’argent des autres. »
« J’en ai et j’en désire encore ; un homme bienfaisant en a-t-il jamais assez ? Je ne fais chaque jour qu’un ingrat – que ne puis-je en faire cent ! » (L’École des philosophes.)
« Je préfère dépenser pendant que je suis jeune l’argent que je gagnerai quand je serai vieux ! » (La Prise de Berg-op-Zoom.)
« L’important dans la vie ce n’est pas d’avoir de l’argent mais que les autres en aient. » (Le Scandale de Monte-Carlo.)
« Nous ne pensons qu’à l’argent. Celui qui en a pense au sien, celui qui n’en a pas pense à celui des autres. »
« Le plus précieux de nos biens n’est pas la santé, comme on essaie de le faire croire : c’est l’argent. Si un milliardaire était assez bête pour offrir un million par doigt de pied coupé qu’on lui apporterait, il serait ruiné au bout de dix minutes… D’autant plus que les doigts de pied sont voisins les uns des autres, et qu’on peut en couper un de trop sans le faire exprès. »
Son valet de chambre : – Maître, excusez-moi de vous déranger. Mais avec les appointements que vous me donnez, je ne peux pas faire de grands bonds en avant.
Sacha Guitry : – Voyons ! Je vous ai engagé comme domestique et pas comme kangourou !
Le Gaumont Olympia de Bordeaux
« On nous dit que nos rois dépensaient sans compter, qu’ils prenaient notre argent sans prendre nos conseils, mais lorsqu’ils construisaient de semblables merveilles ne nous mettaient-ils pas notre argent de côté ? » (Si Versailles m’était conté…)
« Les Européens vont en Amérique pour gagner de l’argent – les Américains viennent en Europe pour en dépenser ! » (Villa à vendre.)
« Les hommes sont des honnêtes gens devenus tristes parce que ceux qui ont fabriqué les impôts les obligent à être des voleurs. »
« L’idée de devenir riche ne peut venir qu’à un pauvre. » (Mémoires d’un tricheur.)
« Si j’étais le gouvernement, comme dit ma concierge, c’est sur les signes extérieurs de feinte pauvreté que je taxerais impitoyablement les personnes qui ne dépensent pas leurs revenus. » (Mémoires d’un tricheur.)
« Le chèque sans provision est une opération bancaire prévue au Code d’instruction criminelle, et c’est justice qu’il soit sévèrement puni. Je serais volontiers partisan d’une identique sévérité à l’égard des provisions sans chèques. L’homme qui thésaurise brise la cadence de la vie en interrompant la circulation monétaire. Il nen a pas le droit. » (Mémoires d’un tricheur.)
« L’argent n’a de valeur que quand il sort de votre poche. Il n’en a pas quand il y rentre. À quoi peut-il servir quand vous l’avez sur vous ! Pour qu’une pièce de cinq francs vaille cent sous, il faut la dépenser, sinon sa valeur est fictive. » (Mémoires d’un tricheur.) 

ART, artistes 

« J’ai remarqué que la plupart des gens étaient pris de panique devant les œuvres d’art. La peur de se tromper leur fait perdre la tête, et bientôt ils ne savent plus où donner de l’admiration. Alors, pour ne pas “commettre de gaffe” et pour faire le moins possible d’erreurs, ils commettent l’erreur et font la gaffe d’aller se ranger dans l’un des deux camps. Car ils sont convaincus qu’il est, en Art, deux camps – et que les contraires s’opposent. Classification sommaire, d’essence bourgeoise – odieuse entre toutes. Les uns vous déclareront qu’ils aiment les ouvrages gais, les autres vous diront qu’ils préfèrent les œuvres à thèse – n’ayant jamais, ni les uns ni les autres, observé qu’une œuvre gaie peut être à thèse – et que rien au monde n’est plus sérieux que Tartuffe. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
Lettre à Claude Monet (1923)
« Quand un homme vous a donné
D’incomparables joies
Par ses écrits,
Par sa peinture ou sa musique,
C’est inouï ce qu’on lui doit… »
(Frans Hals.)
« Il y a en Art une catégorie de joies supérieures, si profondes et si hautes que l’on est à jamais l’obligé de celle ou de celui qui vous les ont données. » (Si j’ai bonne mémoire.) 

auteurs, écrivains (voir aussi Livres)

« Il n’y a que deux sortes d’auteurs : les bons et les mauvais ! Les mauvais font de mauvaises pièces… et les bons ne foutent rien ! » (Le Comédien.)
« Quand on vous assure : “C’est profond !” – répliquez donc : “C’est creux peut-être.” Et quand une œuvre d’art vous donne le vertige, souvenez-vous que ce qui donne le mieux encore le vertige, c’est le vide. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
« Citer les pensées des autres, c’est souvent regretter de ne pas les avoir eues soi-même et c’est en prendre un peu la responsabilité ! » (Les Femmes et l’amour.)
« Si l’on s’attaque, un jour, à votre vie privée, vous pourrez en conclure que l’on ne trouve plus rien à redire à vos ouvrages. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.) 

Anatole France
« Je pense qu’il fallait dire “Monsieur France” comme on aurait pu dire “Monsieur Espagne” en s’adressant à Cervantès… Si être intelligent c’est comprendre, il est bien évident que personne au monde n’a jamais été plus intelligent qu’Anatole France. » (Extrait de la nouvelle version du film Ceux de chez nous.)
Monsieur France
« Monsieur France était l’intelligence personnifiée : il ne s’arrêtait pas un instant de comprendre. Dégagé de toute obligation, n’ayant nul souci de sa gloire et ne soignant pas sa légende, il avait un sens du ridicule et un mépris de l’opinion d’autrui qui le plaçaient très au-dessus des écrivains les plus fameux qui, comblés de talent, se trouvaient cependant dépourvus d’ironie. Il vivait en un état continu de réjouissance intellectuelle. Tout le satisfaisait – et, plus particulièrement, la sottise humaine parce qu’elle est inaltérable et native. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
« Une bibliothèque où ne figurerait pas l’œuvre de Monsieur France serait boiteuse – et pencherait du mauvais côté. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.) 

Victor Hugo
« On ne porte pas la main sur une cathédrale. Et quant à ceux qui le discutent gravement, ils me font penser à ces gens qui se révoltent contre la violence du vent, l’inflammabilité des forêts ou la persistance de la pluie. Victor Hugo n’est pas à prendre ou à laisser. Il est inévitable. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
« Qu’il ait voulu tout dire, comment s’en étonner. Hugo devait tout dire. Et, grâce au Ciel, il a tout dit. Il a dû même aller jusqu’à se contredire, pour être sûr d’avoir tout dit. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.) 

Octave Mirbeau
Monsieur Mirbeau
« Jules Renard disait de Mirbeau : “Mirbeau se lève triste et se couche furieux.” Et c’était vrai. Triste, il l’était à son réveil en pensant aux injustices qui allaient se commettre – furieux en se couchant, il l’était de ne pas les avoir toutes réparées. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
« Je sais bien que des gens de lettres déclarent encore volontiers qu’ils n’aimaient pas Mirbeau. Erreur – c’était Mirbeau qui ne les aimait pas ! » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.) 

Molière 
« Quel double effort il a dû faire…
Puisqu’il a dû faire semblant
D’être lui-même bien portant
Pour pouvoir bien faire semblant
D’être un malade imaginaire ! » (Jean de La Fontaine.)
« Se croyant différents des médecins de jadis
Je vois des médecins même qui l’applaudissent ! » (Jean de La Fontaine.) 


Jules Renard
Le Figaro du 1/08/1925 (reprenant le Gil Blas du 7/01/1904)

Jean-Jacques Rousseau 
« Il est le seul écrivain peut-être dont on peut apprécier le génie alors même qu’on ne partage pas ses idées et ses goûts. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.) 

AVenir 

Niao : – Ne crois-tu pas qu’un jour les femmes seront libres ?
Tchong-Li
: – Le monde ira bien mal alors ! (Le Voyage de Tchong-Li.
)
« Dans dix ans, il n’y aura plus que deux sortes de domestiques : les bons et les mauvais. Mais ce ne sera pas le rêve. Car s’il nous sera toujours aisé de renvoyer les mauvais à cette époque-là nous ne pourrons plus garder les bons. Les bons seront peu nombreux, leurs exigences seront folles, et nous n’aurons plus, pour nous consoler, la satisfaction d’avoir de mauvais domestiques dévoués. Car cette race aura complètement disparu. Alors les valets de chambre et les cuisinières prendront des maîtres à leur service. » (Jusqu’à nouvel ordre.)
« Pour assurer mon avenir et ma vieillesse, j’ai laissé toujours passer le présent ! » (Deburau.)
« Si vous crachiez sur le passé, cela pourrait un jour vous retomber sur le nez – si vous avez de l’avenir. Avoir de l’avenir ce n’est pas seulement “arriver à se faire connaître”, c’est, préférablement, parvenir à ne pas se faire oublier. C’est se survivre, en somme. Dès lors, cracher sur le Passé, c’est s’avouer vaincu d’avance. Et si vous parveniez à démontrer que le Passé n’existe pas, ce serait par anticipation vous condamner vous-mêmes à n’y point figurer. Car s’il n’y a pas eu de passé pour les autres, vous n’allez tout de même pas prétendre qu’il y en aura pour vous ! » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
« Mes ennemis, ma foi, me font beaucoup d’honneur : ils s’acharnent après moi comme si j’avais de l’avenir ! » 

AVOIR LE DERNIER MOT 

« Dans la conversation, gardez-vous d’avoir le dernier mot le premier. »
« Le seul qui puisse avoir le dernier mot avec une femme, c’est l’écho. »


b comme…

BEAUTÉ 

« On a dit de la beauté que c’était une promesse de bonheur. On n’a pas dit qu’elle fût tenue. »
« Ton corps est comme un défi d’en trouver un plus beau. Cela donne envie de chercher. »

BONHEUR 

Le 19/09/1927 au Cap-d'Ail
« Le bonheur à deux, ça dure le temps de compter jusqu’à trois. »
« Le bonheur est souvent l’envers de la médaille,
Tandis que le plaisir, c’est le fruit défendu ! » (Le Mot de Cambronne.)
« Si tu savais comme on a besoin de peu de chose pour être heureux ! » (Mon père avait raison.)
« Ma femme et moi avons été heureux vingt-cinq ans ; et puis nous nous sommes rencontrés. »
« Les heureux… font des heureux ! Tandis que les malheureux ne font, hélas, le bonheur de personne. »
« […] le bonheur
C’est d’aimer une femme et c’est d’être aimé d’elle
Sans raison, sans contrainte et parce qu’elle est belle ! » (Deburau.)
« On ne réfléchit pas lorsqu’on est heureux. » (Les Femmes et l’amour.)
« Ce qui fait le bonheur ne nous rend pas toujours heureux. » (Quadrille.)
« Pour être heureux en ménage, et la chose n’est pas impossible, après tout : il faut que vous ayez les yeux grands ouverts avant de vous marier, et après, tenez-les à demi fermés. » (Beaumarchais.)
« C’est une faute que vous commettez tous, vous autres, les hommes : vous croyez faire notre bonheur en nous rendant heureuses. Et quand vous nous donnez tout ce que vous avez, vous vous imaginez que nous avons tout ce que nous voulons. » (L’École des philosophes.)
Niao : – Les femmes ne sont pas heureuses.
Tchong-Li : – Ce n’est pas cela qu’il faut dire. Il faut dire que les femmes sont malheureuses parce qu’elles croient qu’elles pourraient être heureuses.
Niao : – Elles ne le peuvent pas ?
Tchong-Li : – Non. Heureusement pour elles. Nous cesserions de les aimer si elles pouvaient être heureuses. Et ce qui les sauve c’est qu’il n’est rien qui soit plus triste au monde que le visage d’une femme qui ne sait pas qu’on la regarde.
Niao : – Mais alors tu n’aimes pas les femmes ?
Tchong-Li : – Non, en vérité, je ne les aime pas puisque j’en ai le moins possible, c’est-à-dire une seule.
Niao : – Mais, celle-là ?
Tchong-Li : – Celle-là ?… Celle-là, je l’aime… et je la désire comme si elle était la femme d’un autre !… (Le Voyage de Tchong-Li.)


c comme…

CÉLÉBRITÉ, notoriété, popularité… 

« Je me suis rendu compte alors qu’aussitôt qu’on connaît tout le monde, tout le monde vous connaît. » (Mémoires d’un tricheur.)
« Je m’aperçois qu’on peut devenir populaire avant d’être connu. » (Béranger.)

changer

Yvonne et Charlotte (1917)
« Oui, c’est être constant que d’adorer l’amour, et ce n’est pas changer de goût que de changer de femme puisque les femmes changent. » (Toutes réflexions faites.)
« À force de changer de femme, on finit par changer soi-même ! » (Quadrille.)
« Ce qui les inquiète toutes – à leur propre sujet – c’est la facilité avec laquelle je me console du départ de la précédente. »
Le commissionnaire : – Toutes, elles sont à foutre dans le même panier. Et on en arrive même un jour à se demander pourquoi on en change !
Daniel : – C’est une question qu’on se pose, en effet, au moment où on les quitte, tellement elles se ressemblent à cette minute-là. Ce qui les sauve, c’est qu’elles nous paraissent différentes à l’heure où on les prend. (N’écoutez pas mesdames.)

chasteté 

« L’homme qui nous a eues vierges peut faire beaucoup pour nous, en bien ou en mal. Si le jour où on lui donne ça, on lui donne aussi sa confiance… on lui la donne pour longtemps… Si ce n’est pas pour toujours. » (L’Accroche-cœur.)
« S’il est défendu aux prêtres d’avoir des femmes, aucun canon n’interdit aux femmes l’usage des prêtres. » (Chagrin d’amour.)

cinéma (voir aussi Théâtre)

« Le cinéma a fait depuis vingt ans tous les progrès prévus, et se moquer aujourd’hui de ses balbutiements, c’est rire d’un enfant qui fait ses premiers pas, alors qu’il conviendrait plutôt de s’en émouvoir, à mon sens. » (Ceux de chez nous, prologue de 1939.)

cocus et maris trompés

« On n’est jamais trompé par celles qu’on voudrait. » (N’écoutez pas mesdames.)
« Au début d’une aventure […], le cocu y est toujours pour quelque chose. » (Quadrille.)
« C’est une grande erreur de croire que, parce qu’on est cocu, on a droit instantanément à toutes les autres femmes ! » (Quadrille.)
« N’est pas cocu qui veut. Et nous ne devons épouser que de très jolies femmes si nous voulons qu’un jour on nous en délivre. » (Elles et Toi.)
« Je pense qu’on n’est pas trop de deux hommes pour donner à une femme la somme d’amour dont elle a besoin. » (Le Veilleur de nuit.)
« Je vais faire trente cocus d’un coup, je vais coucher avec ma femme. »
« Les vrais cocus nont pas dintérêt à divorcer. Un vrai cocu est un homme qui rend les femmes infidèles. » (Un miracle.)
« Voir sa femme dans les bras d’un autre homme, c’est tellement abominable en vérité que, dès l’enfance, on devrait nous enseigner à nous en foutre absolument. » (Une petite main qui se place.)
« J’imagine un cocu disant :
– Ce qui m’exaspère, c’est de penser que ce monsieur sait maintenant de quoi je me contentais ! » (Elles et Toi.)
« Pour un esprit comme le mien,
Ce n’est pas une catastrophe !
Être cocu ? Mais ce n’est rien
Quand on est un grand philosophe ! » (Le Cocu qui faillit tout changer.)
« Méfiez-vous des femmes qu’on épouse car celles qui ne vous trompent pas […] vous le reprochent toute leur vie… comme si c’était votre faute… alors que, le plus souvent, ce n’est même pas la leur ! » (Un sujet de roman.)

comédie, COMÉDIENneS et comédiens

« Toutes les femmes sont comédiennes, à l’exception de quelques actrices. »
« Une comédie qui se termine par un mariage, c’est une autre qui commence, ou bien un drame. »
« Jouer la comédie, c’est mentir. » (L’École du mensonge.)
« Un acteur est un menteur autorisé, mais c’est un menteur. Et voilà d’ailleurs la raison pour laquelle le métier d’acteur est si méprisé, si injustement méprisé – car, en somme, quelle différence y a-t-il entre un comédien et un avocat ? Un avocat défend une cause, quelque mauvaise qu’elle soit. Il jure ses grands dieux que vous êtes innocent – et s’il vous fait gagner votre procès, vous lui en êtes infiniment reconnaissant. Ne soyez donc pas surpris que nous ayons nous, auteurs dramatiques, les mêmes sentiments de gratitude à l’égard des comédiens qui défendent nos pièces et les font acquitter quand elles sont coupables !… » (L’École des philosophes.)
« Ce qui m’étonne c’est que des gens puissent mal jouer la comédie – alors que, tous, ou presque tous, ils la jouent du matin au soir – et quelquefois si bien ! » (Toâ.)
« Depuis quarante-cinq ans que je fais ce métier, j’ai observé à maintes reprises que les comédiens – quand ils sont excellents – sont généralement encore meilleurs quand ils écoutent que quand ils parlent. Car, n’ayant pas à se soucier de leur mémoire, n’ayant pas la bouche déformée par les mots qu’ils auraient à prononcer, vous les avez en pleine possession de leurs moyens – et le sentiment qu’ils éprouvent se peint sur leur visage sans altération aucune. » (Cité par Lana Guitry dans Et Sacha vous est conté…)

Autoportrait
comique (voir aussi Humour)

« Quand se décidera-t-on à prendre au sérieux les comiques ? » (Théâtre je t’adore.)
« À ceux qui font sourire on ne dit pas merci – je sais, oui, ça ne fait rien, Sois ignoré. Va donc, laisse la gloire à ceux qui font pleurer. Je sais bien qu’on dit d’eux qu’ils sont “les grands artistes” – tant pis, ne sois pas honoré. On n’honore jamais que les gens qui sont tristes. Sois un paillasse, un pitre, un pantin – que t’importe ! Fais rire le public. Dissipe son ennui. Et s’il te méprise et t’oublie sitôt qu’il a passé la porte, ah ! laisse-le, ça ne fait rien. On oublie toujours ceux qui vous ont fait du bien. » (Deburau.)

compliments

« Comment les autres hommes peuvent-ils vivre sans toi ? » (Elles et Toi.)
« Dieu, que tu étais jolie ce soir au téléphone. » (Elles et Toi.)
« Quand on dit d’une femme qu’elle est assez jolie, c’est qu’elle ne l’est justement pas assez. » (La Fin du monde.)
« Le meilleur moyen de faire tourner la tête à une femme, c’est de lui dire qu’elle a un joli profil. »

CONSEILS 

« Pour faire un canon, prenez un trou et mettez du bronze autour. » (L’Illusionniste.)
« Ne riez pas de la femme d’un autre.
Qui sait si demain elle ne sera pas la vôtre. » (Épigramme.)
« Non, non – n’être jamais parmi ceux qui haïssent. Tâcher d’être plutôt parmi ceux que l’on hait – on y est en meilleure compagnie. » (Les Femmes et l’amour.)
« Un homme ne doit jamais prononcer en l’absence de sa femme un mot qu’il ne puisse lui répéter !… » (La Pèlerine écossaise.)
« Il ne faut jamais aller au-devant des choses qu’on redoute. » (Quadrille.)
« Fuyez les vieilles barbes et les cerveaux fumeux et adorez la vie, si vous voulez men croire, en dépit des méchants, des jaloux, et des sots qui sont plus redoutables encore que la vermine. » (Théâtre je tadore.)
« Imitez vos défauts pour vous en corriger. Vous buvez trop d’alcool ? Faites semblant d’être ivre, et vous en boirez moins. Vous êtes pointilleux ? Froissez-vous sans raison aucune, et vous rirez. Vous êtes coléreux ? Simulez la colère, et vous verrez combien c’est bête, la colère. »
« Généralement les gens demandent des conseils et puis ils ne les suivent pas ! » (Faisons un rêve.)
« Si les hommes prenaient l’habitude de suivre eux-mêmes les conseils qu’ils donnent aux autres, les choses iraient beaucoup mieux, je crois. » (Une petite main qui se place.)
« Ne cherchez pas des gens qui vous donnent des conseils… regardez plutôt ceux qui vous donnent des exemples… » (Pasteur.)
« […] Un conseil bien donné
Dans le moment qu’il faut peut vous sauver la vie…
Surtout lorsque celui qui donne son avis
A véritablement le droit de le donner. » (Frans Hals.)

convenances 

(Manuscrit.)
« J’ai horreur d’interrompre une dispute… Cest vrai, ça peut empêcher les choses de s’envenimer. » (Faisons un rêve.)
« Renonce à remettre les gens à leur place. Parce que dabord, ça ne veut rien dire. Les gens qui ont une place sont trop heureux den avoir une pour la quitter et ceux qui nen ont pas… eh bien… il nest pas facile de les y remettre ! » (Le Scandale de Monte-Carlo.)
« On approuve, on admire même un homme qui choisit sa femme… tandis qu’on juge sévèrement une femme qui choisit son… le mot lui-même sonne mal !… Ah ! Tout ce qu’une femme peut faire, c’est choisir un mari… mais pas un homme ! » (La Pèlerine écossaise.)
« Le tango, je me demande pourquoi ça se danse debout ! » (Mon père avait raison.)
« Les sottises d’une femme intelligente compromettent son mari, les bévues d’une sotte ne compromettent qu’elle. »
« Elle est de ces femmes qui se donnent à vous en cinq minutes – et qui veulent pourtant qu’on les prenne au sérieux. Si bien que, de temps à autre, on est obligé de leur demander : “Est-ce que nous faisons l’amour parce que nous nous aimons – ou bien nous aimons-nous parce que nous faisons l’amour ?” » (Beaumarchais.)

couples

« Ils n’ont pas de quoi rigoler !… Imagine-toi, en ce moment, ceux qui, rentrés chez eux, se déshabillent… et se regardent du coin de l’œil !… Les uns se disputent, les autres ne se parlent pas !… Dans chaque ménage, presque, l’un des deux a fait un jour une saleté… à l’autre… et si l’autre l’a oubliée, il n’arrête pas du moins de se souvenir qu’il l’a oubliée… Dans la plupart des vieux ménages actuels… les amants eux-mêmes sont cocus ! » (Je t’aime.)
Elle : – Est-ce qu’il y en a qui se sont aimés toute la vie ?
Lui : – Oui… ceux qui sont morts à vingt ans ! (Je t’aime.)
« Dans un couple, il y a toujours trois personnes. » (Le Mari, la femme et l’amant.)
« Dans un couple tous les sacrifices sont possibles et acceptables jusquau jour où lun des deux saperçoit quil y a un sacrifice. » (Donne-moi tes yeux.)
« Ceux qui s’aiment et qui seraient agréables à fréquenter… ils se cachent… tandis que ceux qui ne s’aiment pas… comme ils ne s’amusent nulle part… on les rencontre partout ! » (Je t’aime.)
« C’est un prodige qu’un homme et une femme faits pour vivre ensemble puissent vivre ensemble. » (Les Femmes et l’amour.)
« Je ne suis pas prophète, mais je parierais bien que les fils de nos enfants ne toléreront plus qu’au nom d’une loi vétuste et périmée, un homme ceint d’une écharpe tricolore se permette de dire à ceux qui se marient qu’ils s’unissent pour la vie entière ! Avouez vraiment que cette formule est d’un autre âge et qu’elle porte à rire ! D’ailleurs, il est dommage que les divorces ne soient pas prononcés aussi dans les mairies et par le même officier d’état civil – la comédie serait complète !… Non, de même que rien ne doit empêcher un homme et une femme qui s’aiment de passer toute leur vie à s’adorer… aucune loi, aucun principe, aucune considération, rien enfin ne doit contraindre deux êtres qui ne s’aiment plus de continuer à vivre côte à côte ! » (Le Nouveau testament.)

courtiser, flirter…

« Flirter avec une femme, c’est courir après elle jusqu’à ce qu’elle vous rattrape. »
« Il faut être amoureux de la femme qu’on aime. J’entends par là qu’il faut la courtiser comme si jamais on ne l’avait eue – qu’il faut la convoiter comme si elle était la femme d’un autre. Il faut se la prendre à soi-même. » (Les Femmes et l’amour.)

courtoisie

« Si une femme mariée à l’un de vos amis vient s’offrir à vous… que faire ? Il y a deux réputations en jeu, celle du mari et la vôtre : ne pensez pas qu’au mari ; il est très délicat de se dérober à l’honneur que vous fait une femme en s’offrant à vous. » (La Jalousie.)

CRITIQUE et critiques… 

« Avoir le sens critique, c’est porter le plus vif intérêt à un ouvrage qui, justement, vous paraît en manquer. » (Cent merveilles.)
« Avoir le sens critique, c’est déclarer en trois lignes qu’une pièce ou qu’un livre est une œuvre admirable – mais c’est avoir besoin d’une colonne entière de journal pour expliquer qu’une chose est mauvaise. » (Cent merveilles.)
« La critique est aisée – à qui le dites-vous ! Elle s’enrichit à nos dépens – et se nourrit de petits-fours. »
« Les critiques sont des eunuques. Ils savent comment ça se fait mais ils ne peuvent pas le faire. »
« On n’est guère critiqué que par des gens qui vous envient. » (Une petite main qui se place.)
« Du jour où j’ai compris quels étaient les gens que j’exaspérais, j’avoue que j'ai tout fait pour les exaspérer. »
« Ils diront sans pudeur du mal d’un chef-d’œuvre parce qu’ils croient qu’on a l’air de s’y connaître quand on dit du mal d’un ouvrage – mais dire du bien, s’enthousiasmer, attention ! Ils ne veulent pas être ridicules. » (Théâtre je t’adore.)
« Aujourd’hui encore, un critique de profession publie un volume de quatre cents pages sur Molière. Mais, en dépit de ses éloges, il ne parvient pas à le diminuer. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
« Puis-je me permettre de citer ici un mot que Clemenceau m’a dit un jour :
– Je lis souvent dans les journaux des entrefilets sur vous qui sont bien venimeux. Comment cela se fait-il ? Vous ne demandez donc jamais de service à personne ? » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
« Ah ! Que le monde est donc mal fait, et pourquoi faut-il que certains êtres finalement deviennent cibles pour avoir été trop points de mire ! » (Théâtre je t’adore.)
« Ces journalistes venimeux qui vous insultent, vous diffament – il ne suffit pas qu’on les lise. Il convient encore qu’on ait vu les gueules dont ils sont pourvus. Ça renseigne et ça tranquillise. » (Toutes réflexions faites.)
« Songez qu’on est allé jusqu’à m’accuser d’être pédéraste, ce qui, j’ose le dire, est une accusation sans fondement. »
« Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d’eux, ils en diraient bien davantage ! » (Toutes réflexions faites.)


d comme…

DÉCLARATIONS D’AMOUR

« Dis, veux-tu que ce soit pour toute la vie ?
Nous verrons bien le temps que cela durera. » (Elles et Toi.)
« Dire à une femme qu’on l’aime, c’est dire à toutes les autres qu’on ne les aime pas. »
« Je crois qu’on est grisé, davantage sans doute,
Par les mots que l’on dit que par ceux qu’on écoute. » (Deburau.)
Le jeune homme : – Hélas ! Les mots d’amour ont tellement servi
Qu’il semble que ce soit un peu du bavardage
De toujours répéter les mêmes – C’est dommage !
Et j’en voudrais trouver de nouveaux pour vous plaire !
On dit toujours : « Je t’aime » ou bien « Vous êtes belle ».
Ce sont toujours les mêmes mots…
Marie Duplessis : – Mais non, les mots d’amour semblent toujours nouveaux
Lorsqu’ils sont prononcés par une voix nouvelle. (Deburau.)
« Tu es aussi peu que possible la femme qu’il me faut. C’est bien tentant ! » (Elles et Toi.)
Charlotte Lysès [sa future première femme] : – Je t’aime !
Sacha Guitry : – Moi aussi, je m’aime.
« Écoute-moi bien… chaque jour de bonheur nous donne pour l’avenir un jour de bonheur… Mettons-en de côté ! Ne nous quittons jamais, ne devenons jamais méchants, ne nous mentons jamais… avec quelques “jamais” de cette espèce-là… on finit par faire le mot “toujours”. Je suis sûr qu’il y a une très jolie place à prendre, pour deux amants qui ne désirent pas que leur amour soit un sujet de roman, ni un sujet de pendule… Comme les peuples heureux… il faut que notre amour n’ait pas d’histoire… Il faut que les autres n’y comprennent rien ! Tiens… il faut que si un jour un auteur dramatique a l’idée saugrenue de faire une pièce sur nous, sur notre amour… il faut que la critique puisse dire : “Ce n’est pas une pièce… il ne se passe rien… !” » (Je t’aime.)

DEMANDES EN MARIAGE 
 
« Acceptez-vous d’être ma première femme ? » (À Charlotte Lysès, sa première épouse.)
« Mademoiselle, voulez-vous devenir ma veuve ? » (Demande en mariage faite à Lana Marconi, sa cinquième et dernière épouse.)

destin : voir Hasard

dIEU, foi, religion 

« Je doute en Dieu. »
« Il faut laisser à Dieu le bénéfice du doute. Ce doute, dès l’enfance, on devrait le glisser dans nos âmes, et nous saurions dès lors en faire notre profit. Rien au monde n’est plus obsédant que le doute. Aucune conviction n’a sa ténacité. Et quand il est ancré en nous, rien ne peut l’arracher. Le bonheur et la joie, la fortune et l’amour, tout aussi bien que l’injustice et le malheur, nous y maintiendraient davantage, car douter de l’existence de Dieu, c’est douter plus encore de sa non-existence. » (Toutes réflexions faites.)
« Ne pas croire en Dieu, c’est repousser une hypothèse ravissante. » (Toutes réflexions faites.)
« À cette époque, je n’avais pas la foi. Ceux qui me l’ont donnée, ce sont quelques athées, plus tard, que j’ai connus… » (Si j’ai bonne mémoire.)
« La foi n’est pas une faiblesse tant qu’on place au-dessus d’elle son labeur quotidien ! » (Pasteur.)
« Sur l’existence de Dieu, la moindre apparition sera la bienvenue. » (Elles et Toi.)
« Nier Dieu, c’est croire en soi. Comme crédulité, je n’en vois pas de pire. »
« Nier Dieu, c’est se priver de l’unique intérêt que présente la mort. » (Toutes réflexions faites.)
« Les religions fourniront toujours, à ceux qui les cherchent, les meilleurs prétextes à des guerres civiles. » (Le 21 janvier 1793.)

DIFFÉRENCE D’ÂGE 

Sacha en petit cosaque (1889)
« Il faut que l’âge de deux personnes réunies par l’amour fasse soixante-dix ans ! Par exemple, un homme de vingt ans avec une femme de cinquante… un homme de quarante ans avec une femme de trente… » (La Prise de Berg-op-Zoom.)
« Une femme de quarante-cinq ans qui recherche incessamment l’amour physique d’un homme indéterminé, vigoureux et sain, paraît odieuse, invraisemblable et répugnante aux dames dont le regret de n’avoir plus vingt ans s’aggrave de celui de les avoir trois fois ! » (La clef.)
« Quand on a vingt ans de plus qu’une femme, c’est elle qui vous épouse. » (Quadrille.)
« N’épouse pas une femme qui a vingt ans de moins que toi… car c’est courir deux risques : qu’elle te quitte… ou bien qu’elle reste ! » (Une petite main qui se place.)
« Aussi longtemps que vous aurez vingt ans de moins que moi, je vous mets au défi de me gêner. » (L’École des philosophes.)

discrétion (voir aussi Indiscrétion)

« On écoute mieux lorsque l’on est caché. » (Adam et Ève.)
« Un homme qui ne demande jamais de service à personne finit par se faire la réputation d’un homme qui n’en rend pas. » (Toutes réflexions faites.)
« Abstenez-vous de raconter à votre femme les infamies que vous ont faites celles qui l’ont précédée. Ce n’est pas la peine de lui donner des idées. » (Elles et Toi.)
« Je n’ai pas encore osé dire à mes amis intimes que nous sommes pour ainsi dire séparés – tant je redoute qu’ils ne m’en félicitent. »

DIVORCE (voir aussi Partir)

« On ne divorce pas aussi facilement qu’on se marie, madame ! » (Faisons un rêve.)
« Le divorce est plus sage que le mariage, là on sait ce qu’on fait. »
« Le divorce est le sacrement de l’adultère. »
« Mariage de raison – folie. Et mariage d’amour aussi – mais le risque est moins grand. Il n’y a de raisonnable, en vérité, que les divorces – on se connaît. Et je crois aux divorces de raison. » (Elles et Toi.)


e comme…

École et ÉDUCATION (voir aussi Enfance et enfants)

« Pourquoi les gens, si fiers du peu qu’ils savent, ont-ils un tel mépris pour tout ce qu’ils ignorent ? » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
« On ne prend pas un baiser à une femme à moins d’être une brute, un goujat, ou bien à moins d’être un novice. » (Une paire de gifles.)
« C’est passionnant d’enseigner, à quelqu’un qu’on aime, ce qu’on aime. » (Frans Hals.)
« Tu crois donc qu’on apprend parce qu’on étudie ? » (Deburau.)
« Rien n’est plus facile à apprendre que la géométrie pour peu qu’on en ait besoin. » (L’Esprit.)
« Écoles : établissements où l’on apprend à des enfants ce qu’il leur est indispensable de savoir pour devenir des professeurs. » (Toutes réflexions faites.)
« Les classes devraient être passionnantes. Seulement, pour cela […] il faudrait des professeurs passionnés. » (Si j’ai bonne mémoire.)
« Mettre entre les mains d’un enfant l’histoire politique de son pays, commencer par là son éducation et ne pas le prévenir tout de suite qu’il y a eu autre chose que des guerres, autre chose que des victoires et des défaites, autre chose que des assassinats, des pillages et des persécutions – oui, ne pas le lui dire tout de suite, c’est un crime. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
« Pour me résumer, je reproche à l’instruction, telle qu’elle nous est donnée, de n’être pas une arme. Or la vie est une lutte, pas toute la vie, mais le début de la vie est une lutte contre les autres, contre les événements et contre soi-même. » (Si j’ai bonne mémoire et autres souvenirs.)
« Pourquoi les livres scolaires ne sont-ils pas des chefs-d’œuvre ? Pourquoi ceux qui sont chargés d’instruire les hommes ne sont-ils pas choisis parmi les hommes illustres – puisque ceux à qui l’on confie cette mission sacrée ne sont jamais devenus des hommes illustres ? » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
« Souviens-toi que les professeurs sont tous mauvais
Et, quand on est doué, qu’ils sont des criminels,
Car ils n’enseigneront jamais
Hélas ! que leurs défauts. » (Deburau.)

ÉLÉGANCE FÉMININE 

Yvonne Printemps
« Le luxe est une affaire d’argent. L’élégance est une question d’éducation. »
« Il y a des milliers de raisons pour que les femmes s’habillent comme elles le font : et toutes ces raisons sont des hommes. »
« Les habits sont aux femmes ce que les aromates sont aux plats : en petite quantité ils en rehaussent le goût, en trop grande, ils en masquent la saveur véritable. »
Montignac : – D’ailleurs, les hommes qui s’imaginent que les femmes s’habillent pour eux sont des naïfs !… Vous ne vous habillez pas pour les hommes… vous vous habillez contre les femmes !
Odette : – C’est un peu vrai. Mais tu peux ajouter que si c’est pour les femmes qu’on met de belles robes, c’est du moins pour vous qu’on les retire ! (Désiré.)

embrasser

« Je suis en faveur de la coutume qui veut qu’un homme baise la main d’une femme la première fois qu’il la voit. Il faut bien commencer par un endroit quelconque. » (Elles et Toi.)
« Long baiser sur les lèvres, bonheur délicieux, extase sans pareille. » (Comment on écrit l’histoire.)
« Pourquoi une femme qu’on embrasse ferme-t-elle toujours les yeux ? Pour mieux voir l’homme par qui elle aimerait être embrassée. »
« Cest à croire que les baisers ont été inventés aussi pour se fermer la bouche. » (Elles et Toi.)
« Il n’est pas de chose aussi bonne
Que le baiser que l’on reçoit,
Si ce n’est le baiser qu’on donne ! » (Le Cocu qui faillit tout gâter.)
« Deux femmes qui s’embrassent me feront toujours penser à deux boxeurs qui se serrent la main. » (Elles et Toi.)
« Quand on donne un baiser à quelqu’un, c’est qu’on avait envie d’être embrassé soi-même. » (Les Femmes et l’amour.)

ENFANce et enfanTS 

« Du jour au lendemain, un plat de champignons me laissa seul au monde. Seul, car j’avais volé huit sous dans le tiroir-caisse pour m’acheter des billes – et mon père en courroux s’était écrié : Puisque tu as volé, tu seras privé de champignons ! Ces végétaux mortels, c’était le sourd-muet qui les avaient cueillis – et ce soir-là, il y avait onze cadavres à la maison. Qui n’a pas vu onze cadavres à la fois ne peut pas se faire une idée du nombre de cadavres que cela fait.
 Il y en avait partout. […]
 Le jour de l’enterrement, derrière ces onze cercueils, que je suivais, la tête basse et les yeux secs, je me demandais si le fait d’avoir été miraculeusement épargné ne me donnait pas l’air un peu d’avoir assassiné tout ce monde – cependant que, dans mon dos, l’on chuchotait : Savez-vous pourquoi le petit n’est pas mort ?… Parce qu’il a volé ! Oui, j’étais vivant parce que j’avais volé. De là à en conclure que les autres étaient morts parce qu’ils étaient honnêtes… » (Mémoires d’un tricheur.)
« Je naime pas les femmes qui font lenfant – à lexception, bien entendu, des femmes enceintes de neuf mois. » (Les Femmes et l’amour.)
Lucien par Sacha
« Comme nous sommes prétentieux avec nos enfants… nous leur donnons la vie… et nous voulons faire mieux, comme si c’était possible ! » (Mon père avait raison.)
« Pourquoi parler aux enfants comme s’ils étaient destinés à demeurer toute leur vie des enfants. Comment n’être pas poursuivi par la pensée qu’un enfant de dix ans est un homme qui n’est encore âgé que de dix ans. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
« Les parents ont une petite tendance à oublier qu’ils ont été enfants eux-mêmes. » (Le Cinéma et moi.)
« On parle beaucoup trop aux enfants du passé et pas assez de l’avenir – c’est-à-dire trop des autres et pas assez d’eux-mêmes. » (Si j’ai bonne mémoire.)
Lucien et Sacha en Russie (1890)
« Ah ! Que les hommes ont la mémoire courte – et se peut-il qu’en devenant des pères ils oublient à l’instant qu’ils ont été des fils ! » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
« Ah ! on leur en met sur le dos, à ceux-là !… “Je suis resté à cause des enfants !…” Il n’y en aura donc jamais un qui avouera qu’il est resté par intérêt – ou par faiblesse !… Mais, mon ami, dans leur propre intérêt moral, rien n’est plus dangereux que de donner à des enfants le spectacle quotidien d’un ménage désuni. Tu veux que tes enfants te respectent, tu prétends faire leur éducation, tu leur dis de prendre modèle sur toi – et tu leur donnerais ce mauvais exemple ! Nous ne sommes pas d’accord. Si vous ne vous aimez plus et si vous continuez de vivre ensemble, eh bien ! cachez-vous – et surtout ne montrez pas ça à des enfants ! » (Le Nouveau testament.)

engagement (voir aussi Politique)

« Je ne crois pas à la sincérité des opinions politiques affichées par les grands artistes. Ce n’est pas leur affaire. Ils doivent rester les spectateurs des événements qui se produisent – car ils sont là pour les prévoir avec malice – ou bien les dépeindre avec subtilité. » (Le 21 janvier 1793.)

esprit

« Il y a certaines bêtises que jai faites parce que je savais quelles seraient amusantes à raconter. » (Toutes réflexions faites.)
« Il prêtait de temps en temps des mots spirituels à sa femme – pour qu’il ait une petite raison de ne pas s’en séparer. »
« Elle a lair davoir été sculptée dans un citron, de sorte que, quand elle se presse lesprit, le citron sentrouvre au-dessous du nez et les paroles qui coulent sont acidulées. » (Bloompott.)
« La légèreté d’esprit n’est-elle pas compatible avec les vertus les plus hautes, avec le génie même ? Nous en avons des témoignages innombrables. Et, pour ma part, j’aurais plutôt quelque méfiance à l’égard de la gravité – car il est fort aisé d’en faire le simulacre. Cela peut être une attitude, un parti pris, tandis qu’on ne peut pas prendre le parti d’être léger. On ne peut pas faire semblant d’avoir de l’esprit. Il faut en avoir. Et n’en a pas qui veut. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
« L’esprit vient modérer le zèle intempestif, il tient en respect les médiocres – et, intellectuellement, il est, si j’ose dire, un excellent thermomètre du climat des individus. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)

éternel féminin

« On met la femme au singulier quand on a du bien à en dire – et on en parle au pluriel sitôt qu’elle vous a fait quelque méchanceté. » (N’écoutez pas mesdames.)
« Si les femmes savaient combien on les regrette quand elles sont parties, elles s’en iraient plus vite. »
« Les femmes parlent jusqu’à ce qu’elles aient quelque chose à dire. »
« De temps à autre, elles ont douze ans. Mais qu’un événement grave se produise – et crac ! Elles en ont huit. » (Elles et Toi.)
« Les femmes croient volontiers que parce qu’elles ont fait le contraire de ce qu’on leur demandait, elles ont pris une initiative. » (Elles et Toi.)
« La femme la plus honnête a dans son armoire une parure toute prête pour un enlèvement possible. On ne prend jamais une femme au dépourvu en lui disant qu’on l’aime. On est toujours en retard d’une minute ou deux. » (Cité par Lana Guitry dans Et Sacha vous est conté…)
« [Les femmes] ont toujours quelque chose, c’est vrai. On dirait qu’elles ont deux fois plus d’organes que nous ! » (Faisons un rêve.)
« [Les femmes] ne font que des bêtises quand elles réfléchissent ! » (Faisons un rêve.)
« Il n’y a d’outrageant pour une femme qu’une chose… n’être pas désirée ! » (L’Illusionniste.)
« Vous savez bien qu’il est aussi difficile de faire parler une femme que de la faire taire. » (Chagrin d’amour.)
« Si vous voulez que votre femme écoute ce que vous dites, dites-le à une autre femme. »
« Elles croient que tous les hommes sont pareils parce qu’elles se conduisent de la même manière avec tous les hommes. » (Elles et Toi.)
« Quand elles viennent de faire un peu de peine, un peu de mal à celui qui les aime, elles s’éloignent de lui une heure ou deux – pour lui laisser le temps de leur trouver des excuses. L’idée d’ailleurs n’est pas mauvaise. » (Elles et Toi.)
« Elles ne sont clairvoyantes qu’avec ceux qu’elles aveuglent. Et quand nous cessons de les aimer, elles ne savent plus par quel bout nous prendre. » (Elles et Toi.)
« Les femmes ne se rendent pas compte ce que c’est pour l’homme qui les aime que de connaître ce penchant qu’elles ont presque toutes à se faire faire la cour… » (Le Veilleur de nuit.)
« La femme partage nos peines, double nos joies et triple nos dépenses. »
« Il y a deux sortes de femmes : celles qui trompent leur mari, et celles qui prétendent le contraire. »
« Deux femmes finiront toujours par se mettre d’accord sur le dos d’une troisième. » (Elles et Toi.)
« Une femme ne rougit que si elle est injustement accusée. » (L’École des philosophes.)
« Le bijou qui nous vient d’un homme riche et laid ne vaut jamais la fleur de l’homme qui nous plaît ! » (L’Amour masqué.)
« Ces animaux sans queue ni tête. »
Sacha dans les bras maternels
« On a les femmes dans les bras, puis un jour sur les bras, et bientôt sur le dos. » (N’écoutez pas mesdames.)
« Une femme, une vraie femme, c’est une femme avant tout qui n’est pas féministe. » (Elles et Toi.)
« Il y a celles qui vous disent qu’elles ne sont pas à vendre, et qui n’accepteraient pas un centime de vous ! Ce sont généralement celles-là qui vous ruinent. » (Elles et Toi.)
« Nous avons deux moyens infaillibles de les rendre infidèles : en manquant de confiance en elles, ce qui les outrage – ou bien en ayant confiance en elles, ce qui les blesse. » (Toâ.)
« Car il faut adorer les femmes pour avoir le droit d’en parler – puisque parler des femmes c’est en dire du mal. Et c’est en dire du mal pour la bonne raison que quand on dit du bien de quelqu’un ou de quelque chose on en a tout de suite fini. Donc, dire du mal des femmes c’est vouloir en parler longuement – pour bien marquer l’importance qu’elles ont et la place considérable qu’elles tiennent dans notre existence ! » (N’écoutez pas mesdames.)
« On s’imagine que l’on vit avec sa femme –
C’est ça qui n’est pas vrai !
On ne vit pas avec sa femme.
Non. On vit avec une femme. » (Deburau.)

EXACTITUDE 

« Je n’aime pas beaucoup être exact… et j’adore être en avance… Jusqu’à présent, c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour allonger la vie ! » (Je t’aime.)
« Je crois que les femmes ne penseraient jamais à nous si elles étaient exactes. » (Toâ.)
« Toi, quand tu arriveras un jour à l’heure, c’est que tu te seras trompée d’heure. » (Elles et Toi.)
« Elle est en retard, c’est qu’elle viendra. »
« Elles n’aiment pas qu’on leur dise des choses inexactes – et, ce qu’elles préfèrent, c’est en dire elles-mêmes, sachant parfaitement que personne ne saurait faire mieux… » (L’Illusionniste.)

EXPÉRIENCE 

« Nous sommes loin de nous douter des services que pourraient nous rendre nos défauts si nous savions les mettre en œuvre. » (Toutes réflexions faites.)
« On peut pleurer pendant deux jours, on ne peut pas rire pendant deux heures. » (Toutes réflexions faites.)
« Ce qui fait le charme de la vie, ce sont les femmes des autres. » (La Fin du monde.)
« Pour aimer complètement une femme, il ne suffit pas qu’elle vous plaise… il faut aussi que les autres femmes ne vous plaisent pas… et à vingt-quatre ans, on ne connaît pas encore les autres femmes. » (Petite Hollande.)
« Trente années d’observation nous permettent de dire que nous connaissons les hommes… et nous les connaissons, c’est vrai – mais je m’aperçois que l’on peut connaître les hommes, sans connaître pour cela, nécessairement, les femmes. » (L’École des philosophes.)
« Si tu savais ce que c’est que d’avoir trente ans ! Il faut sans doute les avoir au moins deux fois pour le comprendre ! » (Mon père avait raison.)
« De quels repas se souvient-on ? De ceux qui furent délectables – ou pour la bouche – ou pour l’esprit. Ce ne sont pas toujours les mêmes. Les plus exquis de tous n’ont-ils pas été ceux que l’on improvisa ? On se souvient, trente ans après, de deux œufs sur le plat – un peu trop cuits sans doute – mais la main qui tenait la poêle était si belle ! »
« Trente années d’expérience médicale m’ont enseigné que lorsqu’un être – homme ou femme, d’ailleurs – envisageait, admettait la mort prochaine de quelqu’un… et s’y résignait, c’est qu’il était… à “ça” de la souhaiter ! » (Le Nouveau testament.)
« Quand on a tellement à se plaindre de lautre, cest quon nest pas content de soi. » (Une folie.)
« J’ai trente ans, mon vieux, et six ans de mariage… ça fait trente-six ! » (La Pèlerine écossaise.)
« Quelque désir qu’on ait d’acquérir des vertus et de se bien conduire, on s’aperçoit un jour en effet que les minutes les plus exquises de la vie sont celles qu’on a volées pour commettre des fautes. » (Le Nouveau testament.)
« Soixante ans d’existence et quarante-deux ans d’un travail continu, d’un bonheur incessant, m’auront précisément appris que le bonheur, notre bonheur, dépendait à la fois du choix de notre femme et du choix de notre carrière.
» Toute erreur au départ sur l’un de ces deux points peut être fatale – d’autant plus qu’ils sont liés, si tu veux bien m’en croire.
» L’amour sans le travail à la fin nous obsède – et le travail, lui, nous dévore, sans l’amour.
» Tandis que l’un et l’autre, ils nous sont un refuge – ils nous sont une joie renouvelée sans cesse et nourrie l’un par l’autre – l’un donnant l’appétit de l’autre – ou nous aidant à supporter les misères que nous fait l’autre. » (Cité par Lana Guitry dans Et Sacha vous est conté…)


f comme…

FEMME De lettres

« Ou bien elle a du talent et elle est anormale, puisque, s’il faut en croire les anthropologistes et principalement Baistrocchi, la matière blanche est supérieure en quantité, chez elle, à la matière grise, et puisqu’elle n’a que quatre millions de globules rouges par millimètre cube de sang, tandis que l’homme en a cinq millions. Elle est surtout anormale et néfaste à cause que, d’après les statistiques, elle devient inféconde, en raison même de l’effort cérébral qu’elle tente.
» Ou bien elle n’a pas de talent, et alors elle est, à mes yeux, la pire des ennuyeuses. » (Extrait d’une lettre fictive tirée de La Correspondance de Paul Roulier-Davenel.)

femmes d’expérience

Les frères Guitry et leur mère
« C’est la seconde fois qu’elle aime, qu’une femme aime le mieux, le plus, et le plus longtemps ! » (La Prise de Berg-op-Zoom.)
« Quelle est la femme qui ne juge pas qu’elle a tout sacrifié à son mari ! Quelque tendresse, quelque fortune qu’il lui ait apportées, elle aurait toujours eu davantage avec un autre homme – et au premier prétexte venu elle lui reprochera le temps qu’elle aura passé avec lui – car elle ne considère jamais que les années de jeunesse d’un homme sont aussi précieuses que les années de jeunesse d’une femme ! » (La Jalousie.)

FEMMES DU MONDE (et du demi)

« Lorsqu’une femme du monde est trompée par son amant, sa bonne éducation s’efface et on n’a plus sous les yeux qu’une femme, une femelle acharnée, violente, ordurière s’il le faut ! » (On passe dans huit jours.)
« On entend, sans doute, par demi-mondaine, une femme qui se donne à un homme sur deux. »

FEMMES HONNÊTES

« Les honnêtes femmes sont inconsolables des fautes qu’elles n’ont pas commises. » (Elles et Toi.)
« Combien on en voit qui se vengent sur leur mari des infidélités qu’elles n’ont pas commises… comme si c’était leur faute à ces pauvres maris alors que bien souvent ce n’est même pas leur faute à elles ! Elles s’imaginent qu’elles ont manqué des occasions… et elles en demeurent inconsolables ! » (Quadrille.)
« Si la femme était bonne, Dieu en aurait une. Si elle était de confiance, le Diable n’aurait pas de cornes. »
« Voilà les femmes ! Oui… même la plus honnête
S’imagine toujours que nous perdons la tête
Quand nous la regardons !… Même la plus fidèle
Ne doutera jamais qu’un homme est épris d’elle
Lorsque, pour son plaisir, il l’examine un peu ! » (Frans Hals.)
« Patience ! Elles finissent par nous faire une chose qui nous empêche d’avoir de l’estime pour elles. » (Elles et Toi.)

femmes infidèles

« Une femme qui s’en va avec son amant n’abandonne pas son mari ; elle le débarrasse d’une femme infidèle. » (Le Nouveau testament.)
« Il y a des femmes dont l’infidélité est le seul lien qui les attache encore à leur mari. » (Elles et Toi.)
« Elles se chipent leurs amants, elles se jalousent, elles se détestent… mais les voilà vite devenues des alliées quand il s’agit de se payer la tête d’un homme… et tout ce qu’elles ont fait de mal, comme elles savent bien, en plus, le lui mettre sur le dos ! » (Quadrille.)
« Il y a des femmes qui se jettent à votre cou comme elles se lancent à la tête d’un cheval… Pour vous faire croire que vous êtes emballé. » (Elles et Toi.)

FEMMES MARIÉES

« Ce qu’on devrait choisir dans la femme d’un autre… ce n’est pas la femme… c’est l’autre ! » (Le KWTZ.)
« Qu’est-ce que ça peut fiche qu’il ait une jolie femme ! Entre hommes, on ne se complimente que sur ses maîtresses. » (Désiré.)
Mme de La Fontaine : – Comment était ta femme ?
Jean de La Fontaine : – Elle était… mariée.
Mme de La Fontaine : – Mais je croyais que tu aimais les femmes mariées ?
Jean de La Fontaine : – Celles mariées aux autres, oui ! (Jean de La Fontaine.)

fidélité (voir aussi Infidélité)

« Ça c’est vu : des gens qui ne pouvaient pas se quitter tellement ils se disputaient bien ensemble. » (Toâ.)
« C’est très joli la fidélité, mais c’est une arme à double tranchant. Combien de gens se croient tout permis dans leur ménage, sous prétexte qu’ils sont fidèles !… Or, ça ne leur donne pas le droit d’empoisonner la vie de l’autre – et je ne sais pas jusqu’à quel point n’importe qui peut se permettre d’être fidèle !… Il faut que ce soit un privilège. Être fidèle, c’est, bien souvent, enchaîner l’autre. » (Une folie.)
« Non, la fidélité n’est pas une qualité humaine. Non, une qualité dont on ne fait bénéficier qu’un seul être à la fois ne saurait être une qualité. » (Jean de La Fontaine.)
Vidal : – Vous n’êtes pas fidèle à votre femme ?
Léo : – Si, souvent ! (La Prise de Berg-op-Zoom.)
« Être marié, avoir une maîtresse – et tromper celle-ci avec n’importe quelle créature, cela donne un peu l’impression qu’on redevient fidèle à sa femme – paraît-il. »
« Ce qui fait rester les femmes, c’est la peur qu’on soit tout de suite consolé de leur départ ! » (Le Nouveau testament.)
« Le seul amour fidèle, c’est l’amour-propre. »
« Quand on n’a pas commis de faute, madame, on ne peut pas être absolument sûr de soi… tandis que lorsqu’on a bien vu les conséquences d’une bêtise, eh bien ! on ne s’expose plus à la recommencer ! » (Désiré.)
« À force de vivre constamment avec quelqu’un sans jamais s’en éloigner un instant, on finit par oublier un peu sa silhouette. Gare au jour où, vous étant arrêté un instant pour refaire le nœud de votre soulier, votre compagne vous aura dépassé de quelques mètres ! […] Elle est de dos… elle marche lentement… vous l’observez… la suivriez-vous, si vous n’étiez pas obligé de la rejoindre ? »
« J’aime ma femme comme on aime un beau livre richement relié. Et je ne fais jamais de cornes à mes beaux livres. »

folie

« Les fous, ce sont les bienheureux qui ne sont pas discrets. » (Faisons un rêve.)
« Lorsque deux êtres normaux sont en désaccord, et que ce désaccord semble s’éterniser, il arrive un moment où l’un des deux finit par se demander si l’autre n’est pas fou. » (Une folie.)
« Je me demande parfois si je ne deviens pas fou, car il m’arrive de me dire : “Plus tard, quand je serai jeune…” »

FRANÇAIS, france

« Le Génie de la France est un diamant pur qui projette ses feux sur le monde ébloui depuis cinq cents années. Villon en a taillé la première facette. Vous imaginez-vous un poète français qui n’ait pas lu Villon – et qui ait du génie ? Je n’en vois qu’un – et c’est Villon. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
« Je ne sais pas si les Anglais parlent l’anglais
Correctement,
Mais je suis sûr que nous, Français,
Nous parlons n’importe comment.
Et si l’on n’apprend pas, en France, le français,
C’est qu’on est convaincu, bien à tort, qu’on le sait. » (Le Mot de Cambronne.)
« Jaime tellement la langue française que je considère un peu comme une trahison le fait dapprendre une langue étrangère. » (Toutes réflexions faites.)
« Pourquoi ne nous vantons-nous jamais de savoir bien parler le français, alors que nous sommes si fiers de pouvoir baragouiner l’espagnol ou l’anglais ? Peut-être n’avons-nous pas pour notre langue maternelle une tendresse assez vive, un assez grand respect. On nous l’enseigne assurément, mais l’on devrait aussi nous apprendre à l’aimer, à l’aimer comme on aime une personne vivante. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
« Légers, nous le sommes à l’excès, je n’en disconviens pas. Mais, si nous le sommes à l’excès, c’est que nous sommes excessifs – et nous tomberions alors dans l’excès contraire si nous cessions d’être légers. Or, ne vaut-il pas mieux être excessivement légers qu’excessivement lourds ? […] Reprocher à quarante millions d’êtres leur légèreté – c’est se prononcer à la légère. » (À propos des Français, in De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)

FRANCHISE (voir aussi Vérité)

« Il faut avoir le courage d’avouer ses fautes. » (Le Cinéma et moi.)
« Celles qui sont la franchise même ne disent que la moitié de ce qu’elles pensent – ou bien alors en disent le double. »
« Ce qui probablement fausse tout dans la vie c’est qu’on est convaincu qu’on dit la vérité parce qu’on dit ce qu’on pense. » (Toutes réflexions faites.)
« Il n’est pas question de se mentir – mais il ne faut pas non plus t’imaginer que tu me dis la vérité parce que tu me dis ce que tu penses. Ton absolue sincérité n’est pas une garantie – tu comprends ?… On n’est pas infaillible parce qu’on est sincère. De même qu’on peut très bien être de mauvaise foi et ne pas se tromper. » (Quadrille.)

FUMER

Autoportrait
« Je devine le passé d’une femme à la façon dont elle tient ses cigarettes, et l’avenir d’un homme à la façon dont il tient la boisson. »
« Vous avez parfaitement le droit de dire à un fumeur qu’il fume trop s’il fume votre tabac. »
« Mon Dieu, que le tabac des autres sent mauvais ! » (Slogan publicitaire pour les cigarettes orientales paru en 1934.)
« Le cigare donne à ceux qui sont pauvres l’illusion de la richesse. Il en donne l’assurance à ceux qui sont fortunés. » (L’Esprit.)
« Les Européens qui fument de l’opium me font penser aux Chinois qui portent des chapeaux melons. » (L’Esprit.)


G comme…

Galanterie

« On dit un galant homme, et on dit une femme galante. Un galant homme, c’est exquis, une femme galante, c’est horrible. » (Pensées, maximes et anecdotes.)

GÉNÉROSITÉ

« Je lui offre les battements de mon cœur et elle en fait le compte ! » (À propos d’une infirmière.)
« En réalité, ce quon entend par avoir du cœur, c’est avoir une faiblesse des glandes lacrymales en même temps qu’une légère paralysie du cervelet. » (Jusquà nouvel ordre.)
« Entre mari et femme, moins un cadeau est utile, plus il est agréable. » (Françoise.)
« Le 1er janvier est le seul jour de l’année où les femmes oublient notre passé grâce à notre présent. »
« Les femmes nous donnent leur corps en croyant que cela devrait nous suffire, alors que justement cela pourrait nous suffire. »
« À presque toutes les mauvaises actions, on peut, en cherchant bien, trouver des circonstances atténuantes – en cherchant bien, nen pourrait-on pas trouver aussi à presque toutes les bonnes actions ? »
« Un blessé de guerre n’est jamais un infirme. Il n’a pas perdu son bras ; il l’a donné. » (Mémoires d’un tricheur.)
« L’orgueil fait partie de cette tendresse infinie que l’on doit avoir pour soi-même et sans laquelle tout bonheur me paraît improbable. » (Jusquà nouvel ordre.)
« Les vertus que nous pouvons avoir nous ont été prêtées – et nous devons les rendre intactes, afin qu’elles puissent servir à d’autres. » (De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)

GÉNIE

« Ayez du talent, on vous reconnaîtra peut-être du génie. Ayez du génie, on ne vous reconnaîtra jamais du talent. »
« Ceux qui font progresser
Les choses sont souvent
Des hommes de génie
Qui croyaient imiter
Des hommes de talent. » (Frans Hals.)
« Je ne sais pas juger les hommes que j’admire. » (Frans Hals.)
« Ces hommes de génie
Nous devons les bénir
Nous devons les aimer
Nous devons les servir
Sans tolérer jamais
Que nul les calomnie. » (Frans Hals.)
« Le génie exaspère ceux qui sont assez intelligents pour s’être rendu compte qu’ils en sont dépourvus. » (À propos de la haine de Sainte-Beuve pour Alfred de Musset in De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain.)
« Je suis l’esclave de ce qu’ils appellent mon génie… Je travaille pour le bien de l’humanité… Je n’ai pas le droit de m’arrêter… ce serait une affreuse lâcheté… et je travaillerai jusqu’à la dernière minute… et si je veux que ma gloire soit complète… il faudra que je laisse des choses inachevées ! » (Le Veilleur de nuit.)

GRATITUDE

Yvonne et Lui
« À qui veux-tu que je la donne ?
Elle est à vous depuis longtemps !
Elle est à toi, d’abord, Yvonne,
Ensuite elle est à vous, Printemps.
» J’ai bien le droit, Dieu me pardonne,
De la donner en même temps
À mon inspiratrice, Yvonne,
À mon interprète Printemps.
» Un seul cadeau pour deux personnes,
C’est étrange, mais cependant
Bien qu’avant tout tu sois Yvonne
Après tout vous êtes Printemps !
» Si ma gratitude t’étonne,
Si profonde et juste pourtant,
Et si tu n’en veux pas, Yvonne,
Veuillez l’accepter, vous, Printemps. » (Je t’aime.)

Elles, toutes ses grandes amours devenues ses épouses (les reconnaîtrez-vous ?), et Lui…

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