BONS MOTS, VACHERIES ET GRANDES TIRADES (627 CITATIONS), SA VIE, SES PIÈCES, SES FILMS, 546 AFFICHES ET DESSINS...

Les étapes de sa vie

Biographie succincte
(autant que possible…)

Lucien, père de Sacha
1885 – Le samedi 21 février, à Saint-Pétersbourg, au n° 12 de la Perspective Nevski, naissance d’Alexandre Georges Pierre Guitry (bientôt dit Sacha), fils de Lucien Guitry – l’un des plus illustres acteurs du temps avec Mounet-Sully – et de Renée Delmas de Pont-Jest (alias Renée de Pontry, son nom de scène).
1889 – Divorce des parents Guitry. Leur mère, en ayant obtenu la garde, ramène ses deux fils en France.
Avec Lucien en Russie (1890)
1890 – Un dimanche d’octobre, enlevé par son père, Sacha repart en Russie (cf. la rubrique intitulée Sacha dans la presse). « C’est à Saint-Pétersbourg, en 1890, que j’ai joué la comédie pour la première fois. Joué n’est pas tout à fait exact. En vérité, j’ai figuré dans une pantomime en un acte que mon père avait faite en collaboration avec un grand comédien russe qui se nommait Davidof. Cette pantomime fut créée au palais Impérial, devant Alexandre III. Mon père y jouait le rôle de Pierrot. Moi, j’étais Pierrot fils… » (Voir photo.) Ce n’est qu’au printemps suivant que Sacha rentrera en France et retrouvera sa mère.
1894Sacha entre au lycée Janson-de-Sailly. Pour peu de temps… Par la suite, onze autres établissements vont aussi le renvoyer.
1899 – Il fait de la figuration dans Hernani sous le pseudonyme de Lorcey.
1901 – Il écrit sa première comédie. La directrice du théâtre des Mathurins, Marguerite Deval, lui demande de la transformer en opérette. Elle sera jouée l’année suivante sous le titre de Le Page.
1902 – Sacha abandonne toute scolarité. Le 4 juillet, décès de sa mère, à peine âgée de quarante-deux ans (voir son portrait ci-contre, peint par Louise Abbéma, que Sacha garda toute sa vie).
1903Aventure avec Jane Avril (dite « Jane la Folle » ou « La Mélinite »), danseuse de cancan au Moulin-Rouge, de dix-sept ans son aînée. En avril 1942, Sacha obtiendra son admission à la Maison de retraite des artistes lyriques.
Sacha par Nadar (1905)
1904 – Le 13 février, Sacha expose quelques dessins à la galerie Barthélemy (rue Laffitte). Il tombe amoureux de l’actrice Charlotte Lysès, dont Lucien lui dispute jalousement les faveurs. Le 4 novembre, au côté de son père, il tient un petit rôle au théâtre de la Renaissance dans L’Escalade, une pièce de Maurice Donnay où Charlotte Lysès est également distribuée.
1905 – Il fait la connaissance d’Alphonse Allais, avec qui il collaborera à l’écriture de quelques spectacles. Fâché avec Lucien, Sacha quitte l'appartement paternel de la place Vendôme.
Dans Fantasio (1912)
1907 – Le 25 mai il expose des découpages au Palais des Glaces puis, le 14 août, il épouse Charlotte Lejeune dite Charlotte Lysès à Honfleur. Tous deux s’installent au 8, rue d’Anjou, Paris 8ᵉ.
1908 – Le 1er février, un duel au pistolet l’oppose au chansonnier Numa Blès (pas de blessé). Le 9 décembre, Sacha part accomplir son service militaire.
1909 – Réformé au début du mois de juin pour cause de rhumatismes aigus, le 13 août Sacha remonte sur les planches, au casino de Trouville, pour jouer La 33 avec Charlotte. Lucien Guitry emménage dans l’hôtel particulier qu’il s’est fait construire au 18 de l’avenue Élisée-Reclus, à vue de la tour Eiffel.
1910 – Après une tournée en Pologne puis en Russie en janvier et février, à la fin de l’année Sacha prend la direction du théâtre des Mathurins, qu’il louera à partir de 1912 jusqu’au 1er juin 1919 et qui deviendra pour dix ans le théâtre Sacha-Guitry.
1911 – Le 22 mai, au volant de sa voiture, il renverse et blesse M. Isaac Médéric, ouvrier électricien, à l’angle de l’avenue des Champs-Élysées et de la rue de Marignan. Du lundi 30 octobre au 11 novembre, pour la première fois la galerie Bernheim Jeune expose trente tableaux peints par Sacha (dont l’autoportrait illustrant l’invitation reproduite ci-contre).
1912 – Sacha et Charlotte jouent successivement à Monte-Carlo, Nice, Lyon et Bruxelles.
1913 – S’en revenant d’Italie, Sacha s’installe au 48, rue Pergolèse (Paris 16ᵉ). D’octobre à décembre, grande tournée en Belgique, Hollande, Autriche, Roumanie, Turquie, Grèce et Égypte.
1914 – Le 29 mars, première représentation d’une pièce de Sacha au Français (Deux couverts).
1915 – Le 25 novembre Sacha projette son premier film, Ceux de chez nous, un documentaire qui met en scène Auguste Rodin, Anatole France, Octave Mirbeau, Auguste Renoir, Claude Monet, Edgar Degas et Sarah Bernhardt… Un peu plus tôt, il a rencontré et engagé Yvonne Printemps dans Il faut l’avoir !
1917 – Charlotte Lysès cesse de jouer avec Sacha. Sacha et Yvonne Printemps emménagent au 30, rue Alphonse-de-Neuville, Paris 17ᵉ.
1918 – Le 8 mars réconciliation avec Lucien, sur l’initiative de celui-ci. Le 18 juillet, le divorce de Sacha et Charlotte Lysès est prononcé.
1919 – Le 10 avril, Sacha épouse Yvonne Printemps avec, pour témoins, Sarah Bernhardt (ci-contre son arrivée en chaise à porteurs à la mairie du 16ᵉ), Georges Feydeau, Tristan Bernard et Lucien Guitry. Le couple s’installe rue Scheffer. Le 8 octobre, pour la première fois Yvonne, Sacha et Lucien se donnent la réplique, dans Mon père avait raison, au théâtre de la Porte-Saint-Martin. Ce sera « le plus beau soir de ma vie », selon Sacha.
1920 – Le 5 mars Sacha lance une revue intitulée Le Courrier de Monsieur Pic (neuf numéros seront publiés, dont le dernier le 5 janvier 1921). En mai et juin il joue à Londres, puis il se produit pour la dernière fois dans le théâtre qu’il dirige (ex-théâtre des Mathurins), ayant loué le théâtre Édouard-VII. Le samedi 11 septembre meurt son frère Jean, comédien, suite à un accident de voiture survenu sur la route de Deauville (il sera enterré à Paris, au cimetière de Passy, puis transféré à celui de Montmartre).
1921 – Le 12 janvier, Sacha expose une nouvelle fois chez Bernheim Jeune, tandis que Deburau est joué à New York. En avril, il abandonne la direction de son théâtre, qui redevient théâtre des Mathurins. Le 30 décembre, il présente le concert inauguratif de la TSF à la tour Eiffel (voir sa photo ci-dessus avec Yvonne Printemps et le général Gustave Ferrié).
Yvonne
1922 – En juin et juillet, Sacha et Lucien jouent à Londres.
1923 – En mai et juin, nouvelle tournée londonienne. Le 1er octobre, Sacha est nommé chevalier de la Légion d’honneur.
1925 – Le 10 mai, malade, Lucien Guitry doit abandonner le premier rôle de On ne joue pas pour s’amuser. Il meurt le 1er juin. Sacha et Yvonne Printemps s’installent dans l’hôtel particulier paternel, au 18 de l’avenue Élisée-Reclus.
1926-27 – En juin et juillet, série de représentations à Londres. Du 14 décembre au 10 mars, première tournée de Sacha en Amérique du Nord, d’abord à New York, ensuite à Montréal et à Boston pour Mozart, Deburau et L'Illusionniste.
1929 – En juin et juillet, tournée à Londres (voir ci-contre à droite). Le 29 décembre, Sacha et Yvonne Printemps inaugurent la première liaison de TSF entre Paris et New York afin de souhaiter une bonne année aux Américains.
1931 – Le 13 janvier, Sacha est élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur.
Signé Yvonne
1932 – Tournée en Italie et rencontre avec Mussolini. Sacha fait la connaissance de Jacqueline Delubac et joue avec elle pour la première fois en mai tandis qu’Yvonne le quitte définitivement, sur les planches (au mois de juin) comme dans la vie (au mois de juillet), pour vivre avec Pierre Fresnay. Plusieurs tournées à l’étranger s’ensuivent (Belgique, Suisse, Londres).
1934 – Ayant divorcé d’avec Yvonne Printemps le 7 novembre, il donne une série d’émissions radiophoniques sur les ondes du Poste Parisien et de Radio-Paris.
1935 – Le jeudi 21 février, à cinquante ans Sacha épouse Jacqueline Delubac (qui en a vingt-cinq) à la mairie du 7ᵉ arrondissement de Paris. Le 8 décembre, il participe à la première émission télédiffusée par les PTT depuis le conservatoire des Arts et Métiers.
1936Le 1er août, il est promu commandeur de la Légion dhonneur.
1937Il rencontre Geneviève de Séréville.
1938 – Le 19 juillet, dans la salle des fêtes du palais de l’Élysée, devant Sa Majesté le roi George VI et le président de la République française Albert Lebrun, Sacha et Jacqueline interprètent Dieu sauve le Roy. En décembre, Jacqueline Delubac entame une procédure de divorce (lequel sera prononcé le 5 avril 1939). Le 15, Geneviève s’installe avenue Élisée-Reclus.
Geneviève
1939 – Tournées à Monte-Carlo, en Suisse et à Londres. Le 23 mars, à l’India Office, Sacha joue You’re telling me devant le roi George VI et le président Lebrun. Le 28 juin, il est élu membre de l’académie Goncourt et, le 5 juillet, il épouse Geneviève de Séréville, ex-Miss Cinémonde.
1940 – Tournée en Belgique puis, en mai, cure à Dax. Quelques semaines après la débâcle, Sacha cherche à obtenir l’autorisation de remonter Pasteur sur scène. Malgré une tentative de censure émanant de l’occupant, il obtient gain de cause. Par la suite, il participe à divers galas de bienfaisance au profit de la Croix-Rouge, du Secours national, des indigents de la Capitale et des enfants des familles réfugiées à Paris.
1941 – Plusieurs fois censuré par les autorités d’occupation, Sacha parvient néanmoins à faire jouer Vive l’Empereur !, à donner des galas et à enregistrer pour la radio.
Geneviève
1942 – Trois jours après avoir prononcé une conférence intitulée « De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain » au théâtre de la Madeleine, le 9 mars Sacha organise un gala et vend aux enchères des manuscrits autographes lui appartenant au bénéfice des prisonniers du 7ᵉ arrondissement de Paris. Élu président de l’Association des artistes dramatiques, il contribue aux œuvres sociales du cinéma. Le 7 avril, des officiers allemands se présentent à son domicile, avenue Élisée-Reclus, pour le conduire devant Hermann Göring qui veut le rencontrer. Ensuite Sacha multiplie les galas, les émissions de radio et les dons de toutes sortes. Le 25 décembre, chez Drouant, il participe à lélection du prix Goncourt (brancher le son et cliquer sur : PG.)
1943 – Liaison de Sacha avec l’actrice Yvette Lebon (voir photo ci-contre), à qui il offre un rôle dans Le Destin fabuleux de Désirée Clary. Le 5 mars, comme Mona Goya (une autre de ses maîtresses) il se produit dans un grand gala, « La nuit du cinéma ». Le 29 septembre, il apprend que Tristan Bernard et sa femme sont arrêtés à Cannes. Trois semaines plus tard, étant intervenus auprès de toutes leurs hautes relations, Sacha et Arletty obtiennent leur libération. Et bien que la censure allemande contrecarre certains de ses projets, Sacha continue de jouer, d’écrire, de tourner et de faire des émissions de radio.
1944 – Au mois d’avril, Sacha et Geneviève se séparent définitivement. Le 23 juin, au théâtre de l’Opéra, il fait projeter son film documentaire intitulé De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain. Le 11 juillet, au cours d’un gala où se produit également Édith Piaf et qui se conclut comme de coutume par une vente aux enchères, Sacha recueille deux millions de francs au profit des prisonniers du Stalag IV-D.
60 jours de prison (dédicace)
Le 23 août, il est arrêté par cinq FFI et conduit à la mairie du 7ᵉ arrondissement puis au Dépôt, au Vél-d’Hiv’, au camp de Drancy et enfin à Fresnes, avant d’être libéré soixante jours plus tard, le 24 octobre. Dans la cellule voisine se trouve Marie Marquet, ex-Mme Escande, qu’on ose accuser… d’avoir livré son fils à l’ennemi ! Certains patriotes de la dernière heure se déchaînent ainsi contre de prétendus collaborateurs pour mieux faire oublier leurs propres passivité, turpitudes ou lâchetés. Pierre Fresnay, Pierre Blanchard, Raimu, Arletty et Françoise Rosay, parmi d’autres, en feront également les frais…
Lana en 1945
1945 – Au mois d’avril, Sacha rencontre Lana Marconi. Le 2 mai, la justice abandonne ses poursuites, aucune charge n’étant retenue envers lui.
1947 – Le 8 août, le dossier d’enquête ouvert par la commission d’épuration à son encontre est classé sans suite par le commissaire du gouvernement. Le 21 octobre, Sacha fait une rentrée publique triomphale en donnant une conférence à la salle Pleyel.
1948 – Le 17 janvier, rentrée théâtrale dans Le Diable boiteux. Sacha fait encore l’objet de toutes sortes de brimades mais reçoit finalement l’autorisation de tourner l’adaptation de cette pièce. Le 4 octobre il démissionne de l’académie Goncourt, après un mauvais procès que celle-ci lui a intenté.
Autoportrait
1949 – Le 24 juillet, le divorce demandé par Geneviève de Séréville est prononcé. Quatre mois plus tard, le 25 novembre, Sacha épouse Lana Marconi à la mairie du 7ᵉ arrondissement.
1950 – Malade après avoir joué et tourné Deburau, Sacha va se reposer dans sa maison du Cap-d’Ail.
1951 – Le 24 janvier, opéré à l’hôpital Américain de Neuilly-sur-Seine, il recouvre un semblant de vie normale. Comme par un pied de nez aux convenances de l’immédiate après-guerre, Sacha fait republier De 1429 à 1942 ou De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain avec quelques modifications de pure forme.
Son grand escalier
1952 – Le 25 janvier, moyennant un droit d’entrée de mille à deux mille anciens francs, Sacha ouvre son hôtel de l’avenue Élisée-Reclus au grand public, comme un musée privé. La somme recueillie (près dun million huit cent mille anciens francs) est abondée par lui pour atteindre les deux millions, lesquels seront versés au profit des œuvres de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD). Puis, le 15 avril, il fête ses cinquante ans de théâtre.
Autoportrait
1953 – Le 13 décembre, jouant Deburau à Bruxelles, Sacha fait un malaise cardiaque. Il ne remontera plus sur les planches.
1954 – Il multiplie les émissions et les tournages malgré son cœur malade.
1955 – Ayant subi une nouvelle opération, le 21 février Sacha fête ses soixante-dix ans au cours d’un duplex télévisé avec Jean Nohain. Plusieurs autres « 36 chandelles » vont s’ensuivre.
Au montage par François Truffaut
1956 – À l’occasion du mariage du prince Rainier de Monaco avec Grace Kelly, Sacha dit un impromptu de sa composition. Une semaine plus tôt, le 7 avril, Charlotte Lysès est décédée à Saint-Jean-Cap-Ferrat.
1957 – Douze jours après une première hémorragie, Sacha meurt le 24 juillet à quatre heures du matin, Lana Marconi se tenant à son chevet. Voir les Actualités françaises projetées une semaine plus tard dans les salles de cinéma en cliquant sur BT2.
1963 – Le 6 juillet, à Neuilly-sur-Seine, Geneviève de Séréville passe de vie à trépas. L’hôtel particulier de Sacha, avenue Élisée-Reclus, est démoli pour construire un immeuble.
1977 – Yvonne Printemps s’éteint le 18 janvier, elle aussi à Neuilly-sur-Seine.
1990 – Le 8 décembre, toujours à Neuilly-sur-Seine, le décès de sa veuve Lana Marconi est annoncé.
1997 – Jacqueline Delubac rend son dernier souffle à Paris le 14 octobre.



(1949)
Au cimetière de Montmartre
Au 18 de l’avenue Élisée-Reclus


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